Haïti peut renaître : le cri d’espoir d’Etzer Emile
Invité de l’émission Chérubin on the Air, l’économiste, sociologue et professeur Etzer Emile a livré une interview inspirante, lucide et profondément ancrée dans la réalité haïtienne. Avec plus de dix ans de travail de terrain à son actif, il a partagé son parcours, sa vision du pays et ses réflexions sur les enjeux économiques, sociaux et politiques actuels.
Né à Cavaillon, dans le Sud d’Haïti, Etzer a poursuivi ses études dans trois départements (Sud, Grand’Anse, Nippes) avant de s’installer à Port-au-Prince en 2004. Là, il entame des études en sociologie à la Faculté des Sciences Humaines et en économie à l’Université Quisqueya. En 2008, il bénéficie d’une bourse pour aller étudier en République de Chine (Taïwan) et revient au pays en 2012.
À seulement 26 ans, il devient professeur d’université. Il enseigne aujourd’hui dans plusieurs institutions universitaires en Haïti, notamment à l’Université Quisqueya, à l’UNDH, au CEDI et à l’IHECE. En 2014, il entre dans les médias grâce à son ancien professeur Claude, qui l’intègre à Lavi Ekonomik sur Radio Vision 2000. « C’était une rubrique de 5 minutes, mais elle m’a ouvert les portes d’un plus large public », se souvient-il. Sa popularité explose en 2017 avec la publication de son livre à succès, Haïti a choisi de devenir pauvre, et depuis, il parcourt le pays pour donner des conférences. Il affirme avoir déjà visité plus de 100 des 146 communes d’Haïti.
Interrogé sur une possible candidature à la présidence, Etzer Emile reste mesuré :
« Contrairement à ceux qui se présentent toujours comme candidats, moi c’est mon travail qui pousse certaines personnes à me voir comme tel. Mais ce n’est pas le moment pour parler de candidature. »
Il insiste : « Mwen pi entèrese nan gade kijan nou ka konstwi yon ekip. Se pa mwen menm ki gen yon foli pou m kandida. » Pour lui, la priorité reste de sauver le pays, pas de briguer un poste.
Une situation alarmante mais pas irréversible
Etzer dénonce l’ampleur des dégâts actuels : « On ne mesure pas encore ce que cette destruction va nous coûter. Ce sera long et difficile à reconstruire. » Il croit néanmoins en un sursaut collectif, mais avertit : « Il faut une idéologie claire pour éviter la violence. »
Il pense que seule une réforme profonde de la sécurité peut amorcer le changement :
« Si j’étais à la tête du pays, je commencerais par embaucher un firme militaire. La PNH ne peut pas tout faire seule. » Il poursuit : « La sécurité doit être abordée scientifiquement. »
L’économie haïtienne, victime collatérale de l’instabilité
Selon lui, la situation économique actuelle est étroitement liée à la crise politique :
« Depuis 2019, nous sommes en croissance négative. L’économie dépend de l’environnement, et sans stabilité, elle ne peut pas se relever. »
Un message d’espoir pour la jeunesse
Malgré tout, Etzer Emile reste convaincu que l’avenir d’Haïti n’est pas figé :
« Li pap fè nwa toutan, fè nwa gen yon moman limyè an ap pouse dol. »
Et surtout, il martèle une vérité simple mais puissante : « Toutan gen moun, gen espwa. »
Un entretien riche, profond et porteur d’espoir, à redécouvrir absolument.
Regardez l’interview complète d’Etzer Emile sur notre chaîne YouTube ici : https://youtu.be/zkI4qofhZFM?si=CXnaQvXQwmwqBm7P
John Wilson FELIX
Chérubin on the air
Commentaires
Wood Smith Brinvil
Il faut une idéologie claire pour éviter la violence.
Wood Smith Brinvil
Très bon article.